C’est l’objectif que je me suis lancé en ce début d’année : vais-je réussir à signer un premier contrat de mission en quelques jours, en commençant ma prospection un lundi de bon matin, avec pour envie de commencer mon activité le plus tôt possible ? Tout en gardant en tête, bien évidemment, mes critères de recherche (l’idée n’étant pas la recherche d’un client à tout prix, mais plutôt de commencer réellement mon activité de développeur Android freelance sans trop de délais).
Pour rappel, je suis développeur Android freelance, et je viens tout juste de monter mon EURL pour y excercer cette activité.
Deux idées principales se détachent de cet article :
- Rassurer les développeurs qui viennent de se lancer en tant qu’indépendant, sur le fait qu’il n’est pas trop complexe de décrocher des missions, si on s’en donne la peine. La situation sur ce marché est tendue, il y a beaucoup plus d’offre de missions que de demandes, et de nombreux vecteurs pour trouver la mission idéale.
- Remercier les différents acteurs qui m’ont accompagnés dans ma recherche de la mission parfaite (90% du temps je n’ai pas négocié en direct avec mes potentiels client mais par le biais de cabinets spécialisés dans la chasse de profils)
Il ne s’agit que d’un retour d’expérience personnel. L’objectif n’étant pas de mettre en lumière une technique imparable et infaillible pour trouver ses missions, mais simplement de donner quelques metriques et conseils qui peuvent être utiles à tous je l’espère. Encore une fois, toutes les informations qui vont suivre n’engagent que moi.
Il ne s’agit pas également de mettre à contribution des dizaines et des dizaines de recruteurs, mais de faire jouer son réseau de manière sensée et raisonnable.
Comment je me suis organisé
La semaine dernière, j’ai fait appel à mon réseau LinkedIn pour trouver cette première mission en tant que freelance. Ma première mission à temps plein, donc une recherche d’autant plus importante ! Je me suis focus sur cet outil uniquement pour plusieurs raisons.
J’utilise LinkedIn depuis de nombreuses années maintenant, sans pour autant y être pro-actif : je ne postais rien d’autre que les news concernant le cycle de vie de mon application Printoid, ayant dans mes contacts de nombreux professionels de l’impression 3D.
Néanmoins, pendant toutes ces années, j’ai fortement travaillé l’expension de mon réseau : je suis aujourd’hui en contact avec beaucoup de recruteurs tech et dans mon domaine spécifique (le développement Android), mais également avec des head of business unit, des products managers, etc. de différentes sociétés. Aussi, avec des Lead Developers, ou tout simplement avec des développeurs. Enfin, avec des personnes que je considérais comme influantes dans le domaine, de part leur expérience professionnelle.
J’essaye également d’ouvrir mon réseau à des profils un peu plus atypiques. Gérants de startup en cours d’incubation, RH dans des secteurs vers lesquels je ne m’étaient pas encore tourné (mode, bijouterie, luxe, immobilier…), etc. L’objectif étant d’agrandir mon champs des possibles (et miser sur l’éventuel “ah, j’ai vu ton profil et figure toi qu’on recherche justement un dev Android dans notre société” dans un secteur sur lequel je n’aurais pas parié de prime abord !)
Egalement, j’ai pris soin de soigner mon profil. Notamment la description, mais également au niveau du détail de mon expérience professionnelle. De manière à mettre en avant mes compétences pour qu’elles soient en parfaite harmonie avec mes critères de recherche, tout en retirant le superflux (l’objectif étant d’être percutant mais de ne pas trop s’étaler dans les détails useless…). J’ai essayé donc de trouver un juste milieu pour être suffisamment attrayant.
Enfin, on m’a toujours donné un conseil sur LinkedIn : n’accepte pas n’importe qui dans ton réseau, uniquement les gens que tu connais ou avec qui tu as bossé. Il s’agissait peut-être du pire conseil à recevoir, que j’ai bien fait de ne pas suivre : comment rencontrer de nouvelles personnes si on n’élargit pas son réseau à de potentiels partenaires que l’on ne connait pas encore ?
Aujourd’hui, je suis heureux de pouvoir travailler de manière rapide et efficace dans ma recherche de mission, car j’ai, selon moi, beaucoup de clés en main sur un seul et même outil.
Quelques conseils personnels
– Soigner sa présence sur les réseaux sociaux professionnels. Il s’agit ni plus ni moins que de votre fiche technique professionnelle, au même titre que le CV papier.
– Soigner sa présence sur les réseaux sociaux personnels également. J’ose imaginer que certains recruteurs/clients n’hésiteront pas à chercher votre présence sur Internet, autre que sur les réseaux pro. On peut en apprendre beaucoup sur une personne avec Google, Facebook et Twitter notamment 😉
– Tenir un site pro, un blog, une page web… est, selon moi, un gros plus. Cela peut être un excellent vecteur pour présenter votre profil, vos compétences, mais surtout missions et projets réalisés de manière graphique, en dehors des codes imposés par les réseaux sociaux pro classiques. Cela permet surtout de se démarquer.
Comment j’ai procédé
J’ai procédé en douceur pour commencer (et d’ailleurs, ça a amplement suffit car je ne suis pas allé plus loin que cela). Il m’a suffit de contacter de moi même les différents cabinets de recrutement et chasseurs de profils avec qui j’étais en relation sur LinkedIn.
Ni une ni deux, j’ai commencé à rédiger un message d’accroche me permettant à la fois de me présenter, de présenter mon projet, ma situation, mais également de détailler succinctement mes critères de recherche, afin de leur faire gagner du temps (position géographique attendue, TJM, durée de mission, éventuelle ouverture au télétravail, secteurs d’activité préférés). Accompagné de mes numéro de téléphone, adresse e-mail, site web perso, et CV au format PDF.
Alors, certains crieront au scandale : as-tu copié-collé le même message à tout le monde ? Oui… et non.
En fait, on ne va pas se leurrer, l’époque de la lettre de motivations manuscrite et personnalisée en fonction du client à qui on l’adresse est plus que révolue. D’autant que, comme je l’ai dit au début de l’article, j’ai principalement traité avec des intermédiaires, et non pas directement avec mes potentiels clients finaux.
- Oui, j’ai copié-collé mon message à certains cabinets de recrutement que je ne connaissais pas encore : objectif, me faire connaître auprès d’eux pour qu’ils m’appellent afin d’avoir une discussion plus approfondie sur mon projet et ma recherche. Avec un message succinct et comprenant toutes les informations nécessaires, difficile de faire du personnalisé, mais on gagne du temps des deux côté.
- Non, je n’ai pas copié-collé mon message aux recruteurs que je connaissais déjà personnellement (par le biais d’une collaboration ou d’une discussion passée). Soit parce qu’ils avaient déjà en tête ma situation, soit parce que nous nous étions déjà entretenu sur le sujet plusieurs mois / années en arrière et qu’il était donc bien plus simple de mettre en place une approche personnalisée.
A combien de cabinets / recruteurs ? 5, ou 6 tout au plus. J’ai préféré dans un premier temps faire le choix de la qualité plutôt que de la quantité. En fonction des contacts précédents que j’ai eu, ou bien des avis publiés sur Internet et sur les réseaux.
Est-ce que ma démarche a fonctionnée ? Oui.
En soi, le lundi même je n’ai pas été contacté plus qu’à l’accoutumé. Retour de week-end et diverses réunions obligent. Plusieurs études (dont certaines menées par LinkedIn) montrent de toute manière que le moment le plus propice pour utiliser le réseau social est la fenetre du mardi matin au jeudi soir.
Par contre à partir du mardi matin, j’ai commencé à être fortement contacté. En témoigne la capture d’écran ci-contre : il faut impérativement avoir de la disponibilité toute la journée pour répondre aux appels. Car 90% du temps, tout se fait par téléphone et non pas par mail / par message privé.
La première erreur que j’ai commise dans un premier temps a été de passer trop de temps à parler de ma situation, de mes expériences professionnelles, à mon interlocuteur. J’ai ainsi essayé de travailler mon discours pour être aussi concis et précis que possible afin d’être dans la capacité de ne pas manquer l’appel suivant (en effet, contacter un cabinet de recrutement, ce n’est pas contacter une seule personne mais potentiellement plusieurs de leurs collaborateurs)
La seconde erreur que j’ai commise a été de faire confiance à ma mémoire. Je me suis vite rendu compte qu’il fallait dans le cas présent faire preuve d’une certaine rigueur. Je me suis donc lancé dans la rédaction d’un tableau Excel pour garder une trace de mes appels, et surtout des clients chez lesquels on avait positionné mon profil.
Ma troisième erreur a été de ne pas enregistrer les numéros de téléphone avec lesquels on m’a contacté. Difficile de rappeler si on a davantage de questions… heureusement, je les renseignaient au fur et à mesure dans mon tableau Excel.
Quelques conseils personnels
– Réserver à son interlocuteur le meilleur accueil possible, rien de plus agréable que d’entamer une éventuelle collaboration avec bienveillance.
– Prévoir du temps, beaucoup de temps, au téléphone. Un bon chargeur secteur est un must-have, et éviter d’aller faire ses courses à 14h semble être une décision plus que raisonnée 😉
– Faire preuve de rigueur et noter ses contacts dans un carnet, un Google Keep, un tableur Excel, etc. ainsi que les différents clients sur lesquels on a été positionnés.
– Ne pas contacter trop de cabinets/recruteurs en même temps. Le domaine de la tech (et du développement d’applis mobiles en particulier) est en pleine ébulition, il y a tellement d’offres mais si peu de profils disponibles à l’instant T. Rien ne sert donc de se mettre sous l’eau, ni de se mettre en porte-à-faux au moment de mettre un frein à votre recherche parce que vous avez trouvé ce que vous cherchiez.
– Ne pas demandé à être positionné sur des missions pour lesquelles on n’a qu’un interêt moindre. Encore une fois l’objectif n’étant pas la quantité, mais la qualité et l’adéquation avec sa recherche, avec sa personnalité, etc.
Quel a été le résultat
J’ai été particulièrement surpris par le professionnalisme des chasseurs de profils et cabinets de recrutement avec qui j’ai été en contact ces derniers jours. Est-ce grâce à l’étiquette freelance que je me suis nouvellement collée sur le visage ? En tout cas, j’ai constaté une nette amélioration du métier de recrutement dans la tech par rapport à quelques années en arrière.
Toutes les personnes avec qui je suis entré en contact m’ont réservées un acceuil agréable ainsi qu’un accompagnement personnalisé, avec un focus sur mon besoin réel. Les missions qui m’ont été proposées étaient (et sont toujours) de qualité, et point d’orgue : cette fois-ci je n’ai même pas eu à décoder les techno et process en place sur les différents projets, car tous semblaient parfaitement renseignés.
La proximité qui est instaurée entre le recruteur et le candidat (moi même) n’a été que bénéfique dans le succès de ma recherche, avec une dimension humaine plus qu’appreciable.
Également, l’approche m’a semblé aujourd’hui différente : l’accent à été mit sur le challenge et les différentes missions m’ont été présentée d’une manière plus qu’honnête. Le tout dans un élan de positivisme qui ne peut que susciter la motivation !
Évolution de la profession ? Évolution du marché ? Réelle prise de conscience de la part des cabinets de recrutement ? Spécialisation des commerciaux à une technologie donnée ? Nouvelles manières de recruter face à un marché tendu en manque de profils ? Recruteurs provenant eux-même de métiers tech ? Ou bien formés aux technologies pour lesquelles ils recrutent ? En tout cas la formule semble fonctionner, me concernant ! 👏
C’est pourquoi j’adresse un grand merci aux acteurs qui m’ont permis de décrocher la mission parfaite à mes yeux en si peu de temps ! Car je suis heureux d’avoir pu réaliser mon objectif, et signer mon premier contrat au bout de seulement 5 jours de recherche !
Quelques conseils personnels
– Ne pas hésiter à être franc quant aux démarches déjà engagées auprès d’autres cabinets / recruteurs / clients lors d’un premier contact téléphonique, et même lors des suivants. Rien de plus frustrant j’imagine que de devoir faire machine arrière auprès des autres recruteurs…
– Prévenir ASAP les autres recruteurs dès lors qu’un contrat est signé. Ils ont engagé leur temps et leurs clients sur votre profil, la moindre des choses est de les prévenir rapidement de votre changement de statut. Cela peut parraitre genant de prime abort, néanmoins c’est le jeu, ils sont à même de savoir qu’un même profil se fait accompagner par d’autres recruteurs. A nous, candidats, de jouer la carte de la transparance.
– Ne pas hésiter à remercier les recruteurs, pour leur temps et leur investissement engagés. Une relation couroise et bienveillante ne peut être que bénéfique à une éventuelle collaboration future.
– Je pense que j’ai eu beaucoup de chance également dans ma démarche, ayant trouvé rapidement un client avec qui j’ai eu un feeling particulièrement interessant, pour une mission en parfaite adequation avec mes critères de recherche. Celui-ci a également été très réactif, ce qui m’a permis de réduire considérablement les délais. J’imagine que, ce n’est pas le cas à chaque recherche, prévoir donc potentiellement plus que 5 jours, qui peuvent sembler un peu courts.
Comment j’avais pensé procéder par la suite
J’ai eu beaucoup de chance dans ma recherche donc, étant tombé au bon moment au bon endroit. Néanmoins, j’avais plusieurs plans en tête pour continuer mes recherches, toujours en utilisant uniquement LinkedIn.
Déjà, il faut savoir que j’ai été positionné sur plusieurs missions, auprès de différents clients. Toujours sur des missions que j’aurais été prêt à accepter (et donc pas sur des missions lambdas qui n’attiraient pas plus que ça mon attention, que je préférais donc refuser…) N’ayant à ce jour pas encore eu de retour de ces dites missions, j’aurais attendu de les recontrer, bien évidemment.
Ensuite, je n’ai contacté qu’une poignée de recruteurs, que j’ai trié sur le volet sur la base de critères plus ou moins objectifs. J’aurais pu étoffer mes offres de mission en contactant d’autres recruteurs, éventuellement.
J’ai également pensé à publier un post sur LinkedIn. Vous savez, ce genre de post que vous voyez certainement passer dans votre flux, avec une accroche du style “Je suis dispo ASAP pour une nouvelle mission de…“. Pourquoi pas, mais dans un secteur en ébulition comme le développement mobile, quel aurait été le résultat ? Peut-être compliqué à gérer (notamment lorsqu’il s’agit de trier les différentes missions, clients, etc. que l’on vous propose).
Enfin, le terme “tentaculaire” lorsque l’on parle d’un réseau prend tout son sens sur LinkedIn. N’ayant contacté que quelques recruteurs, mon profil a été à plusieurs reprises été conseillé auprès d’autres recruteurs. Parfois auprès d’une autre division du cabinet de recrutement, parfois tout simplement à un recruteur conccurent mais néanmoins ami. Très vite, on peut se retrouver à être contacté par d’autres acteurs. C’est aussi l’avantage d’Internet : l’information y circule à une vitesse folle, à nous de la modérer en fonction de ses besoins.
A propos des réseaux spécialisés…
… et des plateformes dédiées aux freelances. Sujet que je n’ai pas abordé jusque là !
Déjà, je tiens à parler du fait que LinkedIn fait aujourd’hui figure de leader sur le marché des réseaux sociaux pro. Des alternatives comme Viadeo notamment sont malheureusement tombés en désuétude, bien qu’encore utilisés par des recruteurs/candidats. Mais ce dernier fourmille de bien moins d’offres, à mon goût. C’est pourquoi je ne l’utilise plus du tout à ce jour.
Ensuite, de nombreuses offres ont fleuri sur Internet, pour les freelances :
- Les plateformes généralistes, tous domaines et secteurs confondus (design, marketing, RH, R&D, logiciel…)
- Les plateformes dédiées à la tech (tous secteurs confondus)
- Les plateformes dédiées à une techno en particulier (développement web, développement mobile, etc…)
- Les plateformes que je qualifie de premium, qui tentent de se démarquer par la qualité de ses profils et des missions qu’elles proposent, à accès restreint la plupart du temps
Les plateformes les plus connues étant, entre autres, les suivantes :
Et celles essayant de sortir du commun en proposant des prestations différentes de leurs concurents :
Listes non exhaustives, il ne s’agit que des plateformes sur lesquelles j’ai eu l’occasion de jeter un oeil.
Je n’ai pas eu l’occasion d’exploiter ces plateformes, mais il me parrait complexe de soigner sa présence sur plusieurs d’entre elles en parallèle. Personnellement, en plus de Malt, j’ai fait le choix de ne m’inscrire que sur 2 autres plateformes pour le moment, que j’ai sélectionnées sur la base du concept qu’elles souhaitaient mettre en avant, et pour le fait qu’elles s’adressent particulèrement aux développeurs.
Je serais néanmoins curieux de reccueillir des avis et retour d’expérience quant à ces différentes plateformes !
Quelques conseils personnels
– Généralement ces plateformes s’accompagnent d’un Slack ou d’un réseau de discussion privé, entre freelances de la communauté, top pour discuter avec d’autres freelances, recevoir des conseils, des retours d’expérience, etc.
– Elles peuvent également s’accompagner de différentes offres négociées (chez des assureurs, des banques/néobanques, des complémentaires santé, des cabinets d’expertise-comptable, de logiciels de gestion de compta et/ou de facturation, etc…) Le plus souvent auprès d’acteurs qui ont l’habitude de travailler avec des freelances de la tech.
– Rien ne sert de s’incrire sur un réseau pour finalement laisser pourrir son profil mois après mois… Soigner sa présence sur les réseaux, c’est aussi prendre le temps de mettre à jour chaque plateforme. Rien de plus agaçant pour les recruteurs de tomber sur un profil qui n’est plus à jour (“et donc, vous êtes toujours en mission chez untel, c’est ça ? Ah non, plus maintenant ??“). Et pour vous c’est pareil ! (“je vois sur tel réseau que vous êtes disponible ASAP !” “non désolé pas du tout, plus maintenant…“)
– De plus en plus de plateformes fonctionnent sur le matching, des algos permettant de mettre en relation seulement les profils les plus en adéquation avec les missions, et inversement. Le concept est interessant car gage de qualité (avis subjectif) mais peut être un peu frustrant car pas axé du tout sur le volume (on peut effectivement mettre un certain temps avant d’être rapproché d’une mission, et donc faire face à un dashboard vide pendant plusieurs jours voir semaines… patience, donc !)